Tout ce qu'il faut savoir sur les salaires de nos Diables rouges
Un peu moins de 19 millions d’euros brut par an pour les mieux payés. En fonction de mécanismes parfois complexes. Explications.
- Publié le 31-01-2019 à 06h58
- Mis à jour le 31-01-2019 à 08h26
Un peu moins de 19 millions d’euros brut par an pour les mieux payés. En fonction de mécanismes parfois complexes. Explications. Il n’est pas question de parler pour eux de projet sportif, ce qui ne duperait personne.
À respectivement 31 ans, Moussa Dembélé et Marouane Fellaini ont profité de ce mercato hivernal pour sauter sur l’opportunité présentée de signer un dernier (très, très) gros contrat.
À des degrés divers, l’un comme l’autre après respectivement neuf et onze années en Angleterre ont vu leurs corps abîmés par la rudesse des joutes de Premier League et vont trouver en Chine un autre confort. Sportif et financier.
Les chiffres annoncés peuvent donner le tournis : le salaire de Dembélé à Guangzhou R&F est estimé à 10 millions d’euros par an sur trois ans. Celui qui attend Fellaini à Shandong est de 14,5 millions net par an, soit un 1,5 million de moins que ce que touche son futur coéquipier, l’attaquant italien Graziano Pellè, mais 1,5 de plus que ce qu’a gagné Axel Witsel au Tianjin Quanjian, soit 13 millions.
En revenant en Europe, le Liégeois a vu son salaire passer à 8 millions d’euros par an, soit le troisième plus gros du club derrière Marco Reus et Mario Götze (11 et 10 millions). Un niveau de rémunération comparable à celui de Thibaut Courtois au Real Madrid. Avec une précision de taille : ce chiffre est net d’impôt pour le gardien qui, en brut, touche 13 millions par an, et gagne un peu moins que Karim Benzema mais un peu plus qu’Isco en étant considéré comme le septième plus gros salaire de la Maison blanche.
Il marque aussi une nette revalorisation : à Chelsea, Courtois touchait environ 6,2 millions brut par an et le club lui avait transmis une offre légèrement inférieure à 12 millions, toujours brut, par an.
Un pas en avant qui semble promis à Eden Hazard. Quel que soit son choix, le Brainois va voir sa fiche de paie gonfler. Chelsea serait prêt à lui offrir environ 17,7 millions par an brut là où il en toucherait actuellement 11,7 millions. Et, en Espagne, les premiers chiffres font état d’une proposition de 13 millions d’euros net, assorti de 3,5 de bonus.
Un type de bonus moins élevé qu’en Angleterre où les salaires de base sont moins importants tout en étant aussi capables d’augmenter selon plusieurs critères. De performances pour Eden Hazard qui, selon les Football Leaks, Hazard aurait par exemple empoché 2,4 millions au titre de son prix de joueur de l’année en avril 2015. Ou de présence : Toby Alderweireld toucherait 6 000 euros à chaque titularisation.
Ce système est plus ou moins exploité par les clubs de Premier League. Tottenham en est par exemple très friand avec les rémunérations de bases les moins élevées du top 6 mais les bonus les plus importants du championnat. Sans être un cas isolé.
À titre d’exemple , Kevin De Bruyne, selon plusieurs estimations, jouit depuis sa prolongation de contrat l’hiver dernier d’un salaire de base brut de 360 000 euros par semaine. Qui, si Manchester City venait à remporter la Ligue des champions, le championnat et la Cup pourrait grimper jusqu’à 440 000 euros.
Ces bonus peuvent être collectifs mais aussi individuels. Romelu Lukaku illustre cette politique. À la base, son salaire est estimé à 9 millions brut par an. Mais il a été doublé d’après les révélations des Football Leaks grâce à tout un tas de petits bonus greffés dans son contrat, entre critères de performances (4,5 millions d’euros si son total de buts et de passes décisives atteint les 50 unités par saison) et intéressements au marketing (environ 2,2 millions) sans oublier une prime de loyauté (2,75 millions) que l’attaquant touchera s’il demeure Mancunien à la fin de son contrat actuel.
Ce qui a fait de l’avant-centre le Diable le mieux payé la saison dernière avec 18 millions d’euros brut, le contrat de De Bruyne n’étant pas effectif sur toute la saison.
Un chiffre qui donne le vertige mais pas autant que celui des salaires de Lionel Messi, Neymar et Cristiano Ronaldo que France Football a estimé à respectivement 89, 51,5 et 49 millions…
Petit lexique des primes
Il y a les classiques, comme celles accordées en fonction des trophées remportés qui ont par exemple atteint 800 000 euros au Paris SG en 2015/16 lors de la saison du quadruplé, des récompenses individuelles glanées ou du nombre de matchs joués. Mais il existe d’autres primes.
La prime à la signature reste la plus répandue. Empochée au moment de la signature d’un contrat par un joueur, elle est d’autant plus élevée quand le joueur concerné débarque libre, ce qui sera par exemple le cas de Dedryck Boyata cet été, lui qui arrive en fin de bail avec le Celtic Glasgow.
Une sorte de complément à la prime à la signature a vu le jour : la prime de loyauté. Elle vise à récompenser un joueur qui demeure dans son club à la fin de son contrat. Elle s’annonce par exemple monstrueuse pour Lionel Messi qui, s’il reste au Barça jusqu’en juin 2021, touchera alors 70 millions d’euros de bonus.
Dernier type de primes qui a beaucoup fait parler : la prime d’éthique versée à condition de remplir tout un cahier des charges qui va du respect de la charte médiatique de son club au salut des supporters, en passant par l’interdiction de critiquer son employeur. Ce type de bonus est en fait un subterfuge à des sanctions que le club ne peut pas forcément infliger à un joueur qui ne respecte pas ses engagements.